28 juin 2009

Ma contribution avant 2012

J'écris mon premier roman. Je n'aime pas me justifier mais c'est sûrement la principale raison pour laquelle je délaisse et délaisserai cet espace encore. Il y a des limites à manger de l'écriture à tous les repas.

Je n'ai jamais fait ça, écrire un roman. Je n'ai pas la prétention de pouvoir bien le faire. Je me demande un jour sur deux si le monde a besoin d'une nouvelle histoire, aussi bonne soit-elle, de la même façon que je doute que le monde ait besoin de nouvelles maisons (surtout que c'est laid, une maison neuve). L'autre jour sur deux, je me demande si toutes les histoires poches qui existent déjà ne doivent pas, justement, être remplacées par d'autres.

À la télévision, il existe une émission qui s'appelle C't'une joke, qui met en scène des blagues insipides dans un décor de carton, et des individus sont payés pour la créer. S'il y a de la place pour C't'une joke, où Joe Bocan incarne le même personnage de blonde dans tous les sketchs, il y a de la place pour mon roman.

C'est tout ce que j'avais à dire aujourd'hui. Ça, et:

- Les Internationaux de Tennis à la télé agissent sur moi comme le lithium. Merci Hélène Pelletier.

- La fin du monde est en 2012. Ça ne laisse pas beaucoup de temps à Joe Bocan pour se refaire.

D'ailleurs, parlant de fin du monde, je lance un appel à tous les chansonniers engagés: il est temps de composer l'hymne de la fermeture du monde. Si nous ne sommes pas vigilants, nous pourrions exploser sur un cover d'Ima en espagnol.

La suite dans le roman.
Répondez à emmahblogue@live.ca

17 juin 2009

Courte décharge émotive

Tant qu'il y aura des publicités comme celle de PFK où l'on promeut la nouvelle ''boîte-repas Poids Lourd'' dans laquelle se trouve une ''charge excessive'' de nos mets préférés, il y aura sur cette terre quelque chose qui m'échappera. Et une tranche de public cible fascinante qui évolue je ne sais trop où - probablement là où est considéré comme des nôtres celui qui traîne son dîner dans un chariot et qui laisse derrière lui des coulisses de gras - et qui donne lieu à bien des questionnements de ma part. J'ai déjà coupé les capsules d'huile de poisson. Ça vous donne une idée à quel point je penche plutôt du côté de la ''décharge excessive''.
Qu'à cela ne tienne, je m'interroge (oui, à savoir où Guy Laliberté a bien pu trouver ses 800 échassiers... certains n'avaient pas le physique de l'emploi - suis-je la seule à avoir remarqué? - et donnaient à la parade familiale des allures de freak show. Oui, à savoir si on va une fois pour toutes cesser de vouloir donner une tribune à Jean-Claude Gélinas mais surtout) à savoir s'il ne devrait pas être illégal de vendre une charge excessive de cancer en boîte-repas pour un.

Non, je ne prends pas position contre la malbouffe; ça ne m'intéresse pas. Je pose la question aux ''malbouffeurs'' qui, tôt ou tard, haletant et geignant, courront après des isotopes (ou autre terme médical en vogue) en cherchant les caméras de LCN pour se plaindre.

Bonne nuit.

11 juin 2009

Les maringouins sont sortis

Une des premières journées chaudes et humides de l'été. Une fille entre dans la librairie en trombe, se suspendant à la porte coulissante comme un clochard, accompagnée de trois amis, normaux amis. On ne voit qu'elle, pour s'être pris un majestueux coup de soleil en plein visage et surtout, pour crier à tue-tête des paroles sans intérêt destinées à ses compagnons masculins, qui, si j'ai bien saisi les rouages de leur relation, ne l'écoutent pas une seconde. À mon avis - moi, bien sûr, témoin de la scène, en bouquinant tranquillement - elle est la soeur de l'un, le lift de l'autre ou, si je pousse un peu, la fuck friend du troisième. Considérant le troisième bien dépourvu d'options.

Elle n'est pas déficiente, pas trisomique, pas droguée. Juste too much, comme des milliers d'autres filles, la race de filles pour qui la vie se déroule uniquement à l'extérieur d'elles, qui n'ont pas conscience de leur présence corporelle en un lieu, et qui se prennent un solide coup de soleil au premier rayon, parce qu'elles ne retiennent des leçons de rien, trop occupées à aimer le soleil davantage que la normale, une valeur sure, faute d'avoir quelque chose à aimer pour elles-mêmes, en se la fermant et en donnant une pause à leur entourage.

C'est vers moi qu'elle se dirige, postée devant le présentoir des meilleurs vendeurs. (Pour la centième fois, je tourne autour du livre de Denise Bombardier sur Céline Dion et je renonce. Non. Je ne flancherai pas. Je ne financerai pas, par l'achat de ce recueil d'anecdotes qui me font pourtant saliver, les prochaines activités exubérantes de la Bombardier, qui court après mes idoles sans secondaire 5 en brandissant, en guise d'appâts, ses diplômes et sa superbe de carton. Oui, j'aurais voulu être dans ce jet à sa place. Oui. Mais non, je ne saurai pas quelles faveurs la Denise y a obtenues. J'attendrai de le lire en cachette chez ma mère.)

La too much se poste à côté de moi, pour ne pas dire ''sur moi'', et attrape le même livre que moi (je louche vers Bombardier, mais je feuillette autre chose, Toni Morrison, pour brouiller à moi-même mes propres pistes). Dans un endroit comme une librairie, elle ne sait pas à quel saint se vouer, c'est évident. Moi non plus, mais j'ai l'avantage de faire ça discrètement. Elle crie dans mon oreille, s'adressant à ses supposés amis, qui se foutent éperdument d'elle. Ça me rend triste mais elle me crache au visage en parlant, alors ma tristesse s'éclipse.

Je voulais lui dire: ''Ma pauvre, rentre chez toi. Vas respirer et trouver qui tu es, parce que tu cries dans une librairie et que tes amis profitent de toi en ce moment.''

Je lui dis plutôt : ''Tu devrais mettre de la crème solaire.''

Elle me répondit: ‘'Scuse, je ne t'avais pas vue.''

Je sais. Je sais. À mon avis, son manque de confiance lui cache souvent la vue. Mais je n'ai pas de leçon à donner à personne, j'imagine. Pas tant que je ne sortirai pas fièrement d'ici avec le livre qui me tente sous le bras.

5 juin 2009

Nouvelles de reprises

À la télé cet été, on nous repassera effrontément des reprises de Fort Boyard. Ah bon? Je me demande bien qui, à TVA, a eu la tâche de virer la salle des archives à l'envers à la recherche de vieilles émissions pour remplir la grille d'été. Selon moi, il a perdu patience à la lettre F, ce qui veut dire qu'il a d'abord levé le nez sur Chop Suey et Ent'Cadieux (c'est plate, à O, il aurait pu dépoussiérer Les Olden). Vous me direz, le pauvre devait avoir comme mandat de placer un jeu dans la grille d'été, ce qui n'est pas évident. Fort Boyard est un jeu, oui, mais c'est aussi pour moi une télésérie lourde avec des personnages de nains et un homme déguisé en vieillard énigmatique à la voix rauque, dont le costume décolle parfois.

J'adorais Fort Boyard et je l'écouterai sans faute cet été, mais je peux d'ores et déjà vous voler le punch d'un malaise à la vigie avec Abeille Gélinas.

Autrement, vous serez ravis d'assister aux aventures rocambolesques de vos vedettes préférées: Francis DePassillé, Dylane Hétu, Gilbert Lachance, Sylvie Catherine Beaudoin, Claude Chagnon, etc. Des stars qui, le moins qu'on puisse dire, perdurent et savent encore nous faire vibrer.

N'oublions pas que Marie-Soleil Tougas n'est pas revenue sauve de la fosse aux tigres, où elle a tenté d'écrire seule le mot ''PASSOIRE'' sur le gros damier surveillé par la nonchalante Célindra. A-t-on vraiment envie de revoir la scène de son décès? (Je me mélange peut-être dans les détails de cette dernière affirmation... c'était peut-être ''Mélindra''?).

Quoi qu'il en soit, j'espère que tous les artistes qui se ridiculiseront (certains par leur maladresse, d'autres par leur look, d'autres parce qu'ils ne savent pas nager et qu'ils doivent être repêchés par hélicoptère pour s'être lancés sans flotteurs dans l'océan, retardant ainsi toute la production et faisant sacrer l'animatrice Sylvie Bernier, ancienne plongeuse intransigeante) en reprise tout l'été s'assureront de toucher leurs droits de suite, même si ceux-ci leur seront remis en boyards, monnaie qui, aux dernières nouvelles, brisait les guichets automatiques et ne valait pas une cenne.

Bon été.