On pourra dire que j'en aurai faits des détours pour arriver à ce constat: c'est pour moi-même que je rêve et c'est pour les autres que je réalise mes rêves. Dans ma plénitude quotidienne où je n'ai de responsabilités qu'envers ma propre vie, le rêve est un élément essentiel, le principal. Le rêve, c'est l'émotion pure sans la terreur, sans la frousse de ne pas réussir et sans les détails techniques et rationnels qui lui feront éventuellement obstacle. Au stade du rêve, l'idée est intacte, parfaite, entièrement satisfaisante. Au stade du rêve, mes idées tiennent mon bonheur à bout de bras.
C'est après que ça se gâte. Quand les choses se passent, quand elles déboulent et qu'on est forcé de les relater aux autres, curieux et inlassables autres, impatients de voir si tu vas devenir ou pas. Si tu deviens, alors là, ils voudront des noms et des chiffres, que tu donneras volontiers mais qui sonneront faux dans ta bouche, qui te donneront l'impression de n'être rien devenu du tout, sinon une machine à calculer et à ''name dropper''. En revanche, si après t'être énervé pour rien, tu ne deviens finalement pas, les autres recommencent à t'encourager en recroisant leurs doigts derrière leur dos, priant pour que ton charisme et ta détermination ne prennent pas trop d'expansion pendant qu'ils regardent ailleurs, occupés qu'ils sont à parler très fort et sans arrêt, de manière à ne jamais entendre les pas du doute qui se rapprochent d'eux pour leur parler de leur propre condition.
Oh! Mais que se passe-t-il avec moi? Aurais-je une crotte sur le coeur? Mes chers amis, bien sûr. Une amie à moi me parlait justement hier d'un écrivain qui croit que c'est lorsqu'on ne ressent plus le désir de vengeance qu'on cesse d'écrire. À voir le nombre de pages que je noircis chaque jour, je respire la vengeance à plein nez et ma libération sera longue, longue, longue.
Pour ça, je rêve d'un monde où l'on naisse tous avec un excès de confiance assumé, qui nous assurerait de toute part que les compliments reçus soient sentis, que les couteaux dans le dos soient dorénavant plantés en pleine face, signés par le responsable, et que tout le soutien moral supposément gratuit devienne une deuxième nature pour tous, sachant que tout ce que l'on donne nous sera rendu à la cenne.
En attendant, il y a une règle à suivre pour éviter les complications. Rêver pour soi et agir pour les autres. De cette manière, on ressemble à ce qu'on dit et les gens arrivent à suivre. Tu les regardes sauter de joie pour toi au fil d'arrivée, tu les embrasses et tu retournes à tes rêves, où le fil d'arrivée est dix fois plus loin, la pente dix fois plus abrupte, les humains dix fois plus beaux et quinze fois plus sensibles, grandioses.
Beaux rêves à tous.
C'est après que ça se gâte. Quand les choses se passent, quand elles déboulent et qu'on est forcé de les relater aux autres, curieux et inlassables autres, impatients de voir si tu vas devenir ou pas. Si tu deviens, alors là, ils voudront des noms et des chiffres, que tu donneras volontiers mais qui sonneront faux dans ta bouche, qui te donneront l'impression de n'être rien devenu du tout, sinon une machine à calculer et à ''name dropper''. En revanche, si après t'être énervé pour rien, tu ne deviens finalement pas, les autres recommencent à t'encourager en recroisant leurs doigts derrière leur dos, priant pour que ton charisme et ta détermination ne prennent pas trop d'expansion pendant qu'ils regardent ailleurs, occupés qu'ils sont à parler très fort et sans arrêt, de manière à ne jamais entendre les pas du doute qui se rapprochent d'eux pour leur parler de leur propre condition.
Oh! Mais que se passe-t-il avec moi? Aurais-je une crotte sur le coeur? Mes chers amis, bien sûr. Une amie à moi me parlait justement hier d'un écrivain qui croit que c'est lorsqu'on ne ressent plus le désir de vengeance qu'on cesse d'écrire. À voir le nombre de pages que je noircis chaque jour, je respire la vengeance à plein nez et ma libération sera longue, longue, longue.
Pour ça, je rêve d'un monde où l'on naisse tous avec un excès de confiance assumé, qui nous assurerait de toute part que les compliments reçus soient sentis, que les couteaux dans le dos soient dorénavant plantés en pleine face, signés par le responsable, et que tout le soutien moral supposément gratuit devienne une deuxième nature pour tous, sachant que tout ce que l'on donne nous sera rendu à la cenne.
En attendant, il y a une règle à suivre pour éviter les complications. Rêver pour soi et agir pour les autres. De cette manière, on ressemble à ce qu'on dit et les gens arrivent à suivre. Tu les regardes sauter de joie pour toi au fil d'arrivée, tu les embrasses et tu retournes à tes rêves, où le fil d'arrivée est dix fois plus loin, la pente dix fois plus abrupte, les humains dix fois plus beaux et quinze fois plus sensibles, grandioses.
Beaux rêves à tous.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire
Commettez-vous ici