L'industrie du gag, vue de l'extérieur (lire, de son salon) avec un peu de jugement gratuit et autant de vision hautaine, semble être une industrie triste à mourir. Souvenez-vous de tous les comiques que vous avez croisés dans votre vie, mettez-leur un complet et réunissez-les dans une salle de gala. Vous verrez.
D'abord, ça sentira probablement le swing (par définition, un drôle, c'est quelqu'un d'angoissé qui camoufle son manque de confiance derrière une blague, donc, qui sue beaucoup, et pas de la sueur de vacancier, de la sueur de politicien mal préparé, celle qui vient avec un mal de ventre, donc celle qui sent fort). Faites entrer des caméras - ennemis numéro un de ceux qui sont entraînés à jouer gros, devant de larges publics, et jamais dans la subtilité - et martelez-les de gros plans, pour mon plus grand bonheur, en flagrants délits de commentaires insidieux à l'égard d'un collègue, de regards envieux, d'auto-flagellation, de dangereuse glissade vers la non-victoire dans une bataille où huit concurrents se partagent des dizaines et des dizaines de trophées. Et le comble, surprenez-les en évidente situation de rire forcé.
Souvent, les humoristes sont d'anciens comiques de cour d'école qui, en décidant d'en faire un métier, ont cessé de rire eux-mêmes pour tenter coûte que coûte de faire rire tous les autres, n'importe où, à tout moment. Si bien qu'avec une caméra dans le visage, en plein Gala des Olivier, on remarque assez bien qu'aucun coq n'a envie de rire des blagues des autres coqs, trop occupé qu'il est à faire pression sur sa propre machine à blague, générant ainsi dérapages après obscénités après plaquages d'intégrité, au risque de s'en repentir le lendemain - certains ne se domptent pas - sous prétexte que le succès arrive par le scandale. Le scandale oui, la bêtise, non.
Si le rire incarne la santé, le rire forcé capté en gros plan transpire la dysfonction, l'indisposition, et si précédé d'un rapide coup d'oeil à l'écran géant, un vilain désir de contrôler son image avant qu'elle ne débarque chez le public à la maison, image dont le sous-texte serait: ''Je suis bon joueur, je m'amuse comme un fou, j'aime mes collègues humoristes, je me fous de gagner ou non et surtout, je ne sue pas de la raie en ce moment. Votez pour moi.'' Monsieur Laurent Paquin, j'étais chez moi hier soir et, à la télévision, un rire forcé qui démarre trois secondes en retard, après avoir aperçu sa face dans le retour d'image, ça traduit tout sauf du contrôle d'image. C'est l'inverse. Ou peut-être étiez-vous en train de rire de votre face... mais ça manquait de clarté.
Je suis fâchée, oui. C'est insultant de grossièreté, davantage même que la blague de vagin de l'inconnu qui fait de la webtélé.
Si c'était en riant à pleine bouche en direct qu'on s'attirait les votes du public, l'Olivier de l'année aurait dû être remis hier à Michèle Deslauriers. Alors, de grâce, changez de stratégie; ça ne tient pas la route.
D'abord, ça sentira probablement le swing (par définition, un drôle, c'est quelqu'un d'angoissé qui camoufle son manque de confiance derrière une blague, donc, qui sue beaucoup, et pas de la sueur de vacancier, de la sueur de politicien mal préparé, celle qui vient avec un mal de ventre, donc celle qui sent fort). Faites entrer des caméras - ennemis numéro un de ceux qui sont entraînés à jouer gros, devant de larges publics, et jamais dans la subtilité - et martelez-les de gros plans, pour mon plus grand bonheur, en flagrants délits de commentaires insidieux à l'égard d'un collègue, de regards envieux, d'auto-flagellation, de dangereuse glissade vers la non-victoire dans une bataille où huit concurrents se partagent des dizaines et des dizaines de trophées. Et le comble, surprenez-les en évidente situation de rire forcé.
Souvent, les humoristes sont d'anciens comiques de cour d'école qui, en décidant d'en faire un métier, ont cessé de rire eux-mêmes pour tenter coûte que coûte de faire rire tous les autres, n'importe où, à tout moment. Si bien qu'avec une caméra dans le visage, en plein Gala des Olivier, on remarque assez bien qu'aucun coq n'a envie de rire des blagues des autres coqs, trop occupé qu'il est à faire pression sur sa propre machine à blague, générant ainsi dérapages après obscénités après plaquages d'intégrité, au risque de s'en repentir le lendemain - certains ne se domptent pas - sous prétexte que le succès arrive par le scandale. Le scandale oui, la bêtise, non.
Si le rire incarne la santé, le rire forcé capté en gros plan transpire la dysfonction, l'indisposition, et si précédé d'un rapide coup d'oeil à l'écran géant, un vilain désir de contrôler son image avant qu'elle ne débarque chez le public à la maison, image dont le sous-texte serait: ''Je suis bon joueur, je m'amuse comme un fou, j'aime mes collègues humoristes, je me fous de gagner ou non et surtout, je ne sue pas de la raie en ce moment. Votez pour moi.'' Monsieur Laurent Paquin, j'étais chez moi hier soir et, à la télévision, un rire forcé qui démarre trois secondes en retard, après avoir aperçu sa face dans le retour d'image, ça traduit tout sauf du contrôle d'image. C'est l'inverse. Ou peut-être étiez-vous en train de rire de votre face... mais ça manquait de clarté.
Je suis fâchée, oui. C'est insultant de grossièreté, davantage même que la blague de vagin de l'inconnu qui fait de la webtélé.
Si c'était en riant à pleine bouche en direct qu'on s'attirait les votes du public, l'Olivier de l'année aurait dû être remis hier à Michèle Deslauriers. Alors, de grâce, changez de stratégie; ça ne tient pas la route.
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