28 janvier 2010

Welcome

"Aimes-tu les gens?"

C'est ce que m'a demandé hier, dans un français d'anglophone, ma charmante nouvelle colocataire. Peut-être, ayant constaté mon cynisme et ma tendance à l'isolement, s'est-elle inquiétée du rôle qu'elle aurait à jouer au sein de ma vie sociale. Elle s'est peut-être imaginée que je n'avais aucun ami et qu'en signant un bail avec moi, son nom se retrouverait automatiquement dans mon dossier médical dans la case "personne à appeler en cas d'urgence". Peut-être aussi voulait-elle vérifier si, en décidant de partager le coût d'un loyer avec moi, elle n'acceptait pas tacitement de me servir à la fois de famille, de sac à confidences et de trousse anti-dépressive.

Je la rassure tout de suite, au cas où elle me lirait: j'ai déjà tout mon monde. Elle arrive en extra (ce qui est rare, dans le monde des relations interpersonnelles) et elle a la liberté de choisir son rôle dans la banque de rôles non attribués jusqu'à maintenant: partenaire d'échecs, amie éloignée qui fait mon rapport d'impôts ou coloc charmante qui cuisine avec du chocolat.

"J'aime les gens qui m'ignorent.", ai-je répondu.

C'est vrai. Ou bien les gens qui m'ignorent sont préoccupés par eux-mêmes, par leurs ambitions, par une quête quelconque qui prend toute la place et n'ont pas de temps à m'accorder (ce qui est à encourager, disons-le, puisque l'ambition aussi se fait rare et qu'un être passionné est un être autonome alors que les autres, voués à s'accrocher aux passions de leur entourage, ont tendance à être lourds à traîner, jamais pleinement réalisés), ou bien ils se sentent supérieurs à moi, me trouvent sans intérêt et ont peut-être, pour penser cela, d'excellentes raisons. Je ne demanderais pas mieux, en bonne opportuniste avide de succès que je suis, d'en être éclaboussée.

"J'aime les gens qui s'aiment eux-mêmes.", ai-je précisé.


Dans un cas comme dans l'autre, ils ne peuvent qu'attirer ma curiosité et entretenir mon envie de m'acharner sur eux, ne serait-ce que pour moi-même les condamner par la suite s'ils me servent un raisonnement dépourvu de substance. Mais je garde toujours en tête que les gens qui m'ignorent sont à priori ceux qui risquent de me réserver les plus grandes surprises. Ceux auprès de qui il sera possible d'apprendre le plus. Ceux qui me feront sentir tellement petite et minable que, pour un moment, ne voyant plus que mes limites et mes faiblesses (attention: tous les égos ne peuvent pas se permettre ce genre de torture), je redoublerai d'ardeur pour me dépasser. Au risque de paraître masochiste, de tous les gens qui passent sur mon chemin, ce seront donc toujours ceux qui lèvent le nez sur moi que je voudrai surprendre. C'est le propre de tous les sceptiques, ceux qui veulent vérifier s'ils peuvent se faire aimer des plus difficiles, le propre des artistes, bien souvent, et de tout bon deuxième de famille.

"J'aime ma famille, aussi.", conclus-je.

Ceux que j'aime obligée, finalement. J'ai de la chance: je les aimerais de toute façon, lien de sang ou pas. Si je n'avais pas leur front, leur nez et leur structure cérébrale, je les choisirais quand même, comme j'ai choisi trois ou quatre autres personnes qui les rejoignent dans ma construction familiale élargie.

Sinon, au-delà de ces personnes (ajoutons aussi une poignée de personnalités artistiques, mortes et vivantes), je vous défie de me faire sortir un soir de semaine à -30 pour aller vérifier si un quelconque qui se traîne les pieds au centre-ville à la recherche d'une épaule à laquelle se suspendre pour l’éternité au lieu de se chercher une vie, imprécis dans sa constitution et pire, jamais au courant de ses imprécisions, pourrait profiter gratuitement de ma compagnie et ne me ferait pas changer d'avis sur ma réponse à la question "Aimes-tu les gens?"

En attendant, je suppose que "En général, non." est la réponse courte qui résume le mieux ma pensée. Sachant très bien que les catégories énoncées plus haut englobent à peu près le tiers de la population, je peux dormir tranquille en me considérant comme un être aimant, comblé et généreux de sa personne.

Bienvenue chez toi, nouvelle coloc. Pauvre elle; elle ne peut pas s'imaginer ma réponse à la question: "Veux-tu du lait?"
Bonne chance.

15 janvier 2010

Recette contre le vague à l'âme

À se croire différent de tout le monde comme je le fais, on devient insensible aux recettes gagnantes, aux conseils lancés en l'air, aux remèdes universels qui ont fait leur preuve depuis des lunes. Nous les côtoyons quotidiennement, les observons d'un œil sceptique, sans jamais imaginer les appliquer sur nos vies, convaincus que s'ils arrivent à calmer la majorité, ils seront vains sur nous, peut-être même dommageables. Apparemment, Marc Hervieux aussi calme la majorité. Broue aussi, tout comme le fast food, la console Wii, le Spa Eastman et les livres de Marc Lévy. Moi, ça m'irrite.

Résultat? Quand on tombe au creux de la vague, il faut s'en remettre à soi pour retrouver ses moyens. Surtout, se tenir loin des recettes qui semblent avoir fonctionné pour ''monsieur madame tout le monde" et pour tous ceux qui osent utiliser sérieusement cette expression. Ou oser élaborer notre propre recette et s'imaginer qu'un jour, tous les cœurs brisés se l'arracheront pour la mettre en pratique, faisant du monde une terre accueillante et compréhensible pour les originaux.

Voici donc ma recette personnelle contre les chagrins de l'âme. Dans l'espoir pas vraiment sérieux qu'elle devienne universelle.

1. Faire descendre le sentiment oppressant en avalant des rôties au Nutella et de grandes gorgées de thé. Faire le pont/appui tendu pour faire circuler le sucre est les antioxydants. Répéter au besoin.

2. Moudre des graines qui nous donneront l'impression de vivre plus longtemps.

3. Ne JAMAIS penser au fait que vivre plus longtemps veut aussi dire souffrir plus longtemps.

4. Demander à un passant de nous aider dans une tâche hyper facile* (par exemple, décoincer une fermeture-éclair non coincée), le remercier abusivement et nous concentrer par la suite sur le moment d'entraide que nous venons de produire et sur la fierté probablement ressentie par l'inconnu. (Nous rappeler que dans 95% des cas, le passant gardera l'impression d'avoir lui-même initié son geste.)
* Attention. Il est impératif de bien choisir sa tâche. Une entreprise trop complexe - par exemple, demander une direction vers une destination qui dépasse deux coins de rues - peut rapidement se transformer en désastre, exaspérant le passant et nous laissant avec le sentiment d'être un boulet social.

5. Taper ''aide humanitaire" ou "bénévolat + Montréal" dans Google. Commencer une partie de démineur avant que ne s'affichent les résultats. Feindre d'oublier le but de la recherche initiale.

6. Battre son propre score au démineur. Battre son propre score à n'importe quoi. Battre n'importe qui à n'importe quoi. Dépasser à la course une petite boulotte qui court pas vite. La fierté guérit tous les maux.

7. Éviter les endroits publics de plus de 20 personnes. Nous rappeler qu'un groupe de 20, ce sont 20 personnes disponibles, amis potentiels, donneurs de réconfort. Et nous rappeler qu'un groupe de 200, c'est comme une seule et même grosse personne avec un quotient nul qui cherche à piétiner quelqu'un, peu importe qui, le plus vulnérable. Entre 20 et 200, c'est un événement ambigu qu'il vaut mieux éviter de toute façon.

8. Ne JAMAIS perdre de vue la cause de notre tristesse. En d'autres termes, tenter à tout prix de ''se changer les idées'' est une erreur. Faire un tour d'auto-tamponneuse ou aller jouer au paint-ball pour ''changer le mal de place'' ne sont pas des façons matures de gérer une crise. Ce sont des initiatives de nos proches pour se procurer eux-mêmes du plaisir déguisé en support moral. La cause de la tristesse nous rejoindra tôt ou tard dans notre lit, et le peu de sommeil que nous réussirons à récolter sera teinté de flashbacks ensanglantés et de collègues de travail en habit kaki, la face pleine de mascara. Il est préférable de trimballer sa tristesse dans ses activités et ses rendez-vous, comme un petit enfant à qui l'on permet la présence à condition qu'il se taise.

9. Nous permettre une bonne méchanceté ici et là. Comme imaginer quelles personnalités artistiques, à l'instar de Patricia Paquin et Isabelle Racicot, auraient le profil parfait pour se faire frauder par un comptable. Mon palmarès: Marie-Chantale Perron, Judi Richards, Josée Bournival, Sonia Vachon et le gars qui jouait Caboche dans le Village de Nathalie.

10. Rire et pleurer comme bon nous semble. Attendre que ça passe. Se mettre en boule au fond de la douche. Se rappeler qui l'on est. S'aimer soi-même plus fort que d'habitude.

10 janvier 2010

Le safari des ex

Il faut donner le droit aux amoureux d'être en retard. D'être désynchronisés, entrecroisés, systématiquement à contretemps. Ça ne veut pas dire qu'il faille accepter d'attendre une éternité pour que l'être désiré entre finalement dans le même autobus que soi, s'engage vers la même destination avec le même enthousiasme ou désintérêt que soi - nous ne sommes pas dans un film - mais tout de même, il faut un peu de patience et surtout savoir tourner la page quand la providence ne s'active pas dans des délais raisonnables.

Quand je parle des amoureux, je parle principalement de ceux qui ne le savent pas. Par définition, les amoureux désynchronisés ne se croisent jamais donc ignorent qu'ils sont amoureux, ou (pour les plus terre-à-terre) ignorent qu'ils le deviendraient si l'un d'eux trébuchait sur l'autre à tout hasard. Je parle aussi de ceux qui auraient pu s'aimer mais qui, tantôt préoccupés par plus grave (hypothèque, cancer, examen du barreau) tantôt incertains de leurs aspirations individuelles (peur de l'engagement, ambition démesurée, orientation sexuelle floue) n'ont pas réussi à s'écrire une histoire commune. Faut-il s'étonner que j'accorde à ceux-là une plus grande importance qu'aux amoureux réunis, confortables, et que je leur voue un respect presque surfait, moi qui n'ai pas connu les amours tranquilles et qui doute d'avoir un jour envie d'y goûter?

Puisque, de toutes les histoires d'amour existantes, connues et racontées (souvent jusqu'à faire bailler), seulement une pincée ont su faire naître en moi un peu d'admiration et puisque d'entre toutes, ce sont les plus dramatiques que je préfère, il en vient à dire que toutes les histoires impossibles, interrompues, jamais commencées, détournées (il a repris l'avion, elle n'a pas osé s'asseoir sur le banc, il a couru pour la rattraper mais est arrivé trop tard, elle a dit ''je t'aime'' et il a pensé ''moi aussi'' mais a préféré dire ''fuck''...) auraient à mon sens mérité une plus longue durée de vie que les autres. J'aurais voulu qu'elles existent toutes, ces histoires-là qui ont marqué les coeurs de nos voisins et de nos collègues, de nos parents et de nos boss... Toutes ces histoires qui ont endurci les coeurs en âge d'aimer pour les préparer au grand amour, plus grand parce que plus raisonnable, fait de compromis volontaires et de connaissances de causes, celui rassurant et englobant qui permet aux joies d'être vécues sans hésitation et aux peines d'être prises de front, avec courage. L'amour de banlieue.

Mais hélas, à ces amours tranquilles et raisonnables, je soupçonne que s'infiltrent sournoisement les amours forcés, inventés de toute pièce par l'une des parties, la plus convaincante des deux toujours, ou les amours de ceux qui, ayant un jour eu le choix, ont préféré être aimés plutôt qu'aimer eux-mêmes (comme certains choisiraient d'être tués plutôt que tuer). Combien de fois, dans ma jeune vie, des amoureux potentiels sont revenus vers moi alors que je regardais enfin ailleurs, pour vérifier s'il restait quelques miettes de l'amour que j'avais jadis proposé? Ces histoires-là font dramatiquement baisser le capital romantique du grand amour et me laissent un arrière-goût amer quand j'y pense.

Si j'avais un pèlerinage à faire, je revisiterais donc tous les lits dans lesquels je suis entrée dans l'idée de ne plus en sortir. Je perdrais à nouveau mon regard dans les yeux de tous ceux qui m'ont fait chavirer. Je ferais le chemin en sens inverse jusqu'à la première année du primaire, quand mon coeur a fondu pour la première fois. Un safari des ex (d'ailleurs, il faudrait sûrement en droguer certains pour qu'ils acceptent). Il faut, je pense, pour connaître la force d'un amour, le visiter à nouveau une fois le sentiment dissipé pour voir comment le corps réagit en sa présence. Chat échaudé craint l'eau froide, paraît-il. On ne peut donc pas juger de la force d'un amour avant d'en être guéri. C'est comme ça.

Cette réflexion ne mène à rien, ma foi... J'ai même peine à me souvenir où je voulais en venir. Ah oui... Je m'étais mise au défi de ploguer le proverbe du chat. C'est fait.

8 janvier 2010

Sur la ligne du temps, à peine blasée

Si j'avais su à 17 ans que je n'en saurais pas plus que ça à 27, j'aurais ouvert mes livres, écarquillé les yeux et fermé ma grande trappe. Mais je ne croyais même pas que j'aurais un jour 27 ans, ni même 18. J'entrevoyais à peine le weekend.

Si je ne sais rien encore maintenant c'est parce qu'avant aujourd'hui, je n'étais jamais entrée dans le café au coin de ma rue. Je ne savais donc pas que le serveur qui y travaille est né avec un bec-de-lièvre, qu'il a été drôlement bien opéré et qu'on ne s'en rend pas compte à moins qu'il nous présente son profil gauche, dans le reflet de la fenêtre. Un détail. Je ne savais pas non plus que la tarte citron/pistache était, d'entre tous, mon dessert préféré. Un détail également. Mais j'ignorais aussi - et ça, c'est plus grave - à quel point le spectacle de l'extérieur en plein mouvement, un bel après-midi d'hiver, était pour moi une source de réconfort insoupçonnée, réconfort gratuit dont je me privais jusqu'ici sous prétexte que mon imagination pouvait rivaliser avec n'importe quelle scène captée sur le vif dans un café quelconque du plateau Mont-Royal.

S'il faut appliquer ce constat à tous les cafés non visités de toutes les villes non visitées et à tous les lieux divers où je ne mettrai jamais les pieds, non seulement je ne connais rien ni personne, mais je n'en connaîtrai jamais vraiment davantage qu'aujourd'hui puisque je remplacerai rapidement par d'autres les informations superflues de serveurs au bec-de-lièvre dans un café de l'Avenue du Parc. Avec le temps, j'oublierai même les taches de vin et les anecdotes de malappris désespérés qui ont lancé leur ligne avec maladresse et un peu trop d'insistance. (Parenthèse : Antidote m'indique à l'instant que le mot ''malappris '' est un archaïsme et constitue donc une expression vieillie. Je me demande si cette remarque a réellement été conçue dans le but de me décourager du mot.)

Au chapitre des connaissances, donc, je ferai ma vie avec en poche deux ou trois histoires de cul insolites, une ou deux expériences traumatisantes en milieu hospitalier, des milliers de souvenirs d'enfance qui n'intéresseront personne (à part quelques hypnotisés un peu abêtis par le sentiment amoureux qui se délecteront pour un temps de toute information me concernant), deux ou trois grandes peines d'amour, qui n'impliqueront malheureusement pas les gens décrits plus haut, à leur plus grand désarroi, des centaines d’heures d’écriture à essayer de capter la vérité et des millions de petits souvenirs imprécis qui ressurgiront de nulle part à tout moment pour entretenir ma réputation de mélancolique, au passage d'un parfum la plupart du temps ou d'une petite phrase musicale, comme celle de Proust. Alors là, j'aurai l'impression d'avoir cent mille ans et de n'être faite que du passé, que ma chair et mes os, investis d'une mémoire plus efficace que celle de mon cerveau, me dicteront mes goûts et orienteront mes choix en fonction de ce qui auparavant a semblé fonctionner pour moi, en bons vestiges des instants écoulés qu'ils seront devenus malgré eux.

Alors, qui veut venir vieillir avec moi? Invitant, n'est-ce pas?

1 janvier 2010

01/01/10

Il faut être effrontée pour déserter ainsi un espace qui appartient aux autres. À des lecteurs, surtout. Et à certains, qu'on devrait appeler les curieux, la famille sûrement, qui me lit peut-être pour vérifier si les informations qu'elle reçoit de vive voix sont équivalentes à celles que j'exprime par écrit. C'est vrai: qui a-t-il de plus grisant que de déceler la censure chez un parent? Les amis ensuite, proches et moins proches, qui me lisent pour être fiers de moi et qui se retrouvent peut-être déçus, ne me reconnaissant jamais ou me préférant toujours en vrai.
Me revoilà malgré tout, effrontée. Bien mise et en pleine forme. J'ai changé de lieu. J'écris maintenant devant la plus grande fenêtre de l'appartement plutôt que le visage plaqué au mur, et j'espère ne pas être tentée de vous décrire les écureuils scorbutiques que j'aperçois d'ici.

De mon bureau, j'aperçois aussi mon lit. Je vous en parlerai peut-être, de lui.

Et par la fenêtre, j'entrevois la nouvelle année qui vient de s'installer (oui, je suis écrivaine; les écrivains se permettent de faire ce genre de transitions faibles pour glisser d'un sujet à l'autre).

Cette année-ci en sera une d'écriture pour moi. Tout comme la précédente et comme les cinquante prochaines. Pour l'instant, sur l'oreiller qui voisine le mien, c'est encore et toujours un ordinateur portable qui veille, partenaire plutôt silencieux qui accueille mes réflexions presque en temps réel, sans argumenter, et les communique ensuite à des inconnus, à ma demande. Avec lui à mes côtés, lui seul et les milliers d'âmes sans visage qu'il contient, j'arrive à dormir. Pour l'instant, donc, autant dire que je n'arrive à dormir qu'avec moi-même.

Je savais que je parlerais de mon lit. C'est que ça me dérange, cette idée d'être condamnée à dormir seule. Comme si partager ma nuit avec quelqu'un séparait mon sommeil en deux ou que la présence de quelqu'un volait une moitié de l'attention que la nuit m'accorde normalement. Moi qui ai besoin de toute l'attention une fois debout, j'aurais cru être capable de moins de caprice la nuit. Il semble que non.

J'ai pensé faire de cette contrariété un problème à résoudre au cours de l'année qui vient. Par contre, je ne sais toujours pas si j'ai l'ambition d'un jour m'habituer aux autres. J'ai entendu dire que les autres nous quittent, un jour ou l'autre. Que c'est leur apanage. Je me verrais alors prise avec une belle entaille au cœur.

J'ai plutôt pris la résolution de cesser de regarder Deux filles le matin. C'est drôlement plus réaliste et je cesserai d'emmagasiner jour après jour des informations sur l'ésotérisme et sur la façon de réussir mon divorce.

Bonne année.