À se croire différent de tout le monde comme je le fais, on devient insensible aux recettes gagnantes, aux conseils lancés en l'air, aux remèdes universels qui ont fait leur preuve depuis des lunes. Nous les côtoyons quotidiennement, les observons d'un œil sceptique, sans jamais imaginer les appliquer sur nos vies, convaincus que s'ils arrivent à calmer la majorité, ils seront vains sur nous, peut-être même dommageables. Apparemment, Marc Hervieux aussi calme la majorité. Broue aussi, tout comme le fast food, la console Wii, le Spa Eastman et les livres de Marc Lévy. Moi, ça m'irrite.
Résultat? Quand on tombe au creux de la vague, il faut s'en remettre à soi pour retrouver ses moyens. Surtout, se tenir loin des recettes qui semblent avoir fonctionné pour ''monsieur madame tout le monde" et pour tous ceux qui osent utiliser sérieusement cette expression. Ou oser élaborer notre propre recette et s'imaginer qu'un jour, tous les cœurs brisés se l'arracheront pour la mettre en pratique, faisant du monde une terre accueillante et compréhensible pour les originaux.
Voici donc ma recette personnelle contre les chagrins de l'âme. Dans l'espoir pas vraiment sérieux qu'elle devienne universelle.
1. Faire descendre le sentiment oppressant en avalant des rôties au Nutella et de grandes gorgées de thé. Faire le pont/appui tendu pour faire circuler le sucre est les antioxydants. Répéter au besoin.
2. Moudre des graines qui nous donneront l'impression de vivre plus longtemps.
3. Ne JAMAIS penser au fait que vivre plus longtemps veut aussi dire souffrir plus longtemps.
4. Demander à un passant de nous aider dans une tâche hyper facile* (par exemple, décoincer une fermeture-éclair non coincée), le remercier abusivement et nous concentrer par la suite sur le moment d'entraide que nous venons de produire et sur la fierté probablement ressentie par l'inconnu. (Nous rappeler que dans 95% des cas, le passant gardera l'impression d'avoir lui-même initié son geste.)
* Attention. Il est impératif de bien choisir sa tâche. Une entreprise trop complexe - par exemple, demander une direction vers une destination qui dépasse deux coins de rues - peut rapidement se transformer en désastre, exaspérant le passant et nous laissant avec le sentiment d'être un boulet social.
5. Taper ''aide humanitaire" ou "bénévolat + Montréal" dans Google. Commencer une partie de démineur avant que ne s'affichent les résultats. Feindre d'oublier le but de la recherche initiale.
6. Battre son propre score au démineur. Battre son propre score à n'importe quoi. Battre n'importe qui à n'importe quoi. Dépasser à la course une petite boulotte qui court pas vite. La fierté guérit tous les maux.
7. Éviter les endroits publics de plus de 20 personnes. Nous rappeler qu'un groupe de 20, ce sont 20 personnes disponibles, amis potentiels, donneurs de réconfort. Et nous rappeler qu'un groupe de 200, c'est comme une seule et même grosse personne avec un quotient nul qui cherche à piétiner quelqu'un, peu importe qui, le plus vulnérable. Entre 20 et 200, c'est un événement ambigu qu'il vaut mieux éviter de toute façon.
8. Ne JAMAIS perdre de vue la cause de notre tristesse. En d'autres termes, tenter à tout prix de ''se changer les idées'' est une erreur. Faire un tour d'auto-tamponneuse ou aller jouer au paint-ball pour ''changer le mal de place'' ne sont pas des façons matures de gérer une crise. Ce sont des initiatives de nos proches pour se procurer eux-mêmes du plaisir déguisé en support moral. La cause de la tristesse nous rejoindra tôt ou tard dans notre lit, et le peu de sommeil que nous réussirons à récolter sera teinté de flashbacks ensanglantés et de collègues de travail en habit kaki, la face pleine de mascara. Il est préférable de trimballer sa tristesse dans ses activités et ses rendez-vous, comme un petit enfant à qui l'on permet la présence à condition qu'il se taise.
9. Nous permettre une bonne méchanceté ici et là. Comme imaginer quelles personnalités artistiques, à l'instar de Patricia Paquin et Isabelle Racicot, auraient le profil parfait pour se faire frauder par un comptable. Mon palmarès: Marie-Chantale Perron, Judi Richards, Josée Bournival, Sonia Vachon et le gars qui jouait Caboche dans le Village de Nathalie.
10. Rire et pleurer comme bon nous semble. Attendre que ça passe. Se mettre en boule au fond de la douche. Se rappeler qui l'on est. S'aimer soi-même plus fort que d'habitude.
Résultat? Quand on tombe au creux de la vague, il faut s'en remettre à soi pour retrouver ses moyens. Surtout, se tenir loin des recettes qui semblent avoir fonctionné pour ''monsieur madame tout le monde" et pour tous ceux qui osent utiliser sérieusement cette expression. Ou oser élaborer notre propre recette et s'imaginer qu'un jour, tous les cœurs brisés se l'arracheront pour la mettre en pratique, faisant du monde une terre accueillante et compréhensible pour les originaux.
Voici donc ma recette personnelle contre les chagrins de l'âme. Dans l'espoir pas vraiment sérieux qu'elle devienne universelle.
1. Faire descendre le sentiment oppressant en avalant des rôties au Nutella et de grandes gorgées de thé. Faire le pont/appui tendu pour faire circuler le sucre est les antioxydants. Répéter au besoin.
2. Moudre des graines qui nous donneront l'impression de vivre plus longtemps.
3. Ne JAMAIS penser au fait que vivre plus longtemps veut aussi dire souffrir plus longtemps.
4. Demander à un passant de nous aider dans une tâche hyper facile* (par exemple, décoincer une fermeture-éclair non coincée), le remercier abusivement et nous concentrer par la suite sur le moment d'entraide que nous venons de produire et sur la fierté probablement ressentie par l'inconnu. (Nous rappeler que dans 95% des cas, le passant gardera l'impression d'avoir lui-même initié son geste.)
* Attention. Il est impératif de bien choisir sa tâche. Une entreprise trop complexe - par exemple, demander une direction vers une destination qui dépasse deux coins de rues - peut rapidement se transformer en désastre, exaspérant le passant et nous laissant avec le sentiment d'être un boulet social.
5. Taper ''aide humanitaire" ou "bénévolat + Montréal" dans Google. Commencer une partie de démineur avant que ne s'affichent les résultats. Feindre d'oublier le but de la recherche initiale.
6. Battre son propre score au démineur. Battre son propre score à n'importe quoi. Battre n'importe qui à n'importe quoi. Dépasser à la course une petite boulotte qui court pas vite. La fierté guérit tous les maux.
7. Éviter les endroits publics de plus de 20 personnes. Nous rappeler qu'un groupe de 20, ce sont 20 personnes disponibles, amis potentiels, donneurs de réconfort. Et nous rappeler qu'un groupe de 200, c'est comme une seule et même grosse personne avec un quotient nul qui cherche à piétiner quelqu'un, peu importe qui, le plus vulnérable. Entre 20 et 200, c'est un événement ambigu qu'il vaut mieux éviter de toute façon.
8. Ne JAMAIS perdre de vue la cause de notre tristesse. En d'autres termes, tenter à tout prix de ''se changer les idées'' est une erreur. Faire un tour d'auto-tamponneuse ou aller jouer au paint-ball pour ''changer le mal de place'' ne sont pas des façons matures de gérer une crise. Ce sont des initiatives de nos proches pour se procurer eux-mêmes du plaisir déguisé en support moral. La cause de la tristesse nous rejoindra tôt ou tard dans notre lit, et le peu de sommeil que nous réussirons à récolter sera teinté de flashbacks ensanglantés et de collègues de travail en habit kaki, la face pleine de mascara. Il est préférable de trimballer sa tristesse dans ses activités et ses rendez-vous, comme un petit enfant à qui l'on permet la présence à condition qu'il se taise.
9. Nous permettre une bonne méchanceté ici et là. Comme imaginer quelles personnalités artistiques, à l'instar de Patricia Paquin et Isabelle Racicot, auraient le profil parfait pour se faire frauder par un comptable. Mon palmarès: Marie-Chantale Perron, Judi Richards, Josée Bournival, Sonia Vachon et le gars qui jouait Caboche dans le Village de Nathalie.
10. Rire et pleurer comme bon nous semble. Attendre que ça passe. Se mettre en boule au fond de la douche. Se rappeler qui l'on est. S'aimer soi-même plus fort que d'habitude.
Bonjour Marie-Andrée,
RépondreEffacerMerci pour le clin d'oeil! Entre la Wii et Marc Lévy, ce n'est pas rien!
J'aime bien votre dernier truc aussi : s'aimer soi-même plus fort que d'habitude...
Bonne journée!
Lucie
Blogueuse/FB/Twitter
Spa Eastman
Bonjour Lucie,
RépondreEffacerTant mieux si vous appréciez la mention. Je tenterai de passer un jour vérifier si je ne vous ajouterais pas à ma recette, parce que, bien sûr, je parle à travers mon chapeau. Pour Levy cependant, je suis catégorique.
Bonne journée!
Marie-Andrée