20 janvier 2009

Communion

Des amis sont venus souper cette semaine, dont une enceinte de six mois. À plusieurs reprises, elle fixait le coin de la table, l'air serein. Je me suis surprise à envier son déficit d'attention. Vous me direz qu'elle avait sûrement des troubles de digestion ou qu'elle songeait à une excuse pour retrouver son lit au plus sacrant, mais je continuerai à croire qu'elle communiait avec son bébé et profitait pleinement des moments d'ultime intimité avec lui. Qui a dit que j'étais incapable de romantisme?

Je ne l'ai pas informée, cependant, du fond de ma pensée. Qu'elle s'apprêtait à mettre au monde un être qui, par immaturité et ignorance, passera les premières années de sa vie à développer et entretenir des vices dont il passera la moitié de sa vie à essayer de se débarrasser, en prenant des résolutions qui le feront souffrir ou en suivant des thérapies somme toute humiliantes, pour ensuite se récompenser à grand coups de biens matériels, de deuxième portion de dessert ou de séances d'épilation au laser. Non, j'ai préféré lui sourire et lui offrir une tisane.

Reste que je l'envie.
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