24 février 2009

Besoin d'un lift

Il faudra m'expliquer un jour l'avantage d'avoir un permis de conduire. Ou plutôt, de quelle façon les avantages peuvent gagner en nombre et en valeur sur les inconvénients d'en avoir un. Je ne suis pas ignorante des obligations quotidiennes de déplacement - je minimise les miennes, c'est vrai, m'inventant comme raison qu'un endroit qui ne m'est pas accessible facilement ne mérite peut-être pas ma visite. De toute façon, la répartition des logis n'étant pas effectuée par un système de distribution à l'aveuglette mais bien par choix individuel, il est impossible, par exemple, qu'on m'impose de vivre à Fermont si je travaille dans St-Henri, Montréal - mais j'ai de la difficulté à saisir le concept de devoir, en partant travailler le matin, ramasser son lunch, sa mallette et une tonne de matière ferreuse. Je ne suis pas grutière.

D'autant plus que, selon mes observations, plus aisément on se déplace à 120km/h dans la vie, moins aisément on se déplace du salon à la cuisine dans son appartement. Plus pesant on a le pied sur la route, plus on se le traîne pour aller au dépanneur.

Qui a besoin de se rendre quelque part à 120km/h à part un pompier, un ambulancier ou Claude Poirier?

J'ai fait plusieurs démarches, étendues sur plusieurs années, pour obtenir un jour ce privilège et ainsi parvenir, qui sait, à me définir moi aussi par une marque d'automobile. Mais ils se sont mis à plusieurs pour m'en empêcher, la SAQ et mon manque de détermination en tête. Aussi, la sempiternelle idée que je devrais éventuellement installer des gens qui me sont chers - il serait d'ailleurs inapproprié de faire le test sur des inconnus - sur le siège du passager et les propulser, d'une simple pression du pied, à toute vitesse à travers les messages codés de la route et autres sans dessein dépourvus de motricité fine. Savez-vous quel pourcentage de la population souffre de troubles de concentration ou de manque de coordination? Épeurant.

À l'épicerie, je change de file si je m'aperçois qu'une certaine caissière rousse se trouve au bout puisque je doute de sa compétence. Je ne lui en veux pas, mais je doute qu'elle puisse se servir d'une caisse enregistreuse. Je respire mal à l'idée de la croiser à une intersection, le pied sur l'accélérateur, aux commandes d'un objet qui pèse une tonne (définitivement, j'ai quelque chose avec la tonne. Très abstrait comme mesure.)

Me donner un permis de conduire, ce serait comme m'offrir l'animation du Téléjournal 18h. J'aime le pouvoir mais bon, n'exagérons pas.

Commentaires à emmahblogue@live.ca

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