Le fait d’avoir goûté un peu tard aux joies de l’amour - et d’avoir été par le fait même épargnée jusque-là de ses secousses - aura eu de bon de me contraindre à sublimer les sentiments ordinaires, probablement pour combattre une monotonie dans laquelle je me serais négligemment blottie, de sorte que jamais par la suite il ne me vienne à l’idée qu’une existence privée du sentiment amoureux puisse avoir une valeur moindre et justifier l’apitoiement.
Bon matin!
Ce que j'essaie de dire, c'est que, comme j'ai mis du temps à tomber amoureuse, j'accorde maintenant beaucoup d'importance aux émotions insignifiantes, pour me convaincre que ma vie de célibataire n'a pas été trop plate jusqu'ici.
Mieux.
Donc, lorsque je suis foudroyée par un sentiment qui mérite une véritable attention, je suis prise à mon propre piège et je me retrouve nauséeuse ou victime de défaillance psychologique. Mon corps tente de respecter les proportions, je suppose, par rapport aux jours normaux, où je suis mue par des émotions inoffensives auxquelles j'accorde somme toute du crédit.
Bref, quand je tombe amoureuse, je tombe malade, et ma théorie pour l'expliquer n'est vraiment, vraiment pas à point.
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