22 février 2009

Comme chez nous

Il existe de ces journées qui, au-delà du scientifique et du raisonnable, se présentent à nous en tendant d’abord leur profil sacré et qui, par leur lumière spécifique, nous propulsent dès le réveil dans l'inconnu, dans le pourtant même décor que la veille. Du moins, ça m'arrive à moi. Bien que je soupçonne cette lumière-là de n’être qu’exactement la même que celle qui régnait lors d’une journée particulièrement marquante de notre enfance – ce qui expliquerait l’effet qu’elle a sur nous lors d’une journée particulièrement poche de cette époque-ci – je ne dégage pas l’hypothèse qui veut que certains jours soient mus par une charge mystique plus forte. À l'opposé, une escapade impromptue et un réveil dans un nouveau lit peut donner une impression d'absolue connaissance et ne générer en soi aucune curiosité.

Ce matin, je me réveille dans une ville jamais visitée avant, et les conditions dans lesquelles on m'y a amenée me placent dans la deuxième catégorie; ceux qui ont l'impression d'être chez soi partout (à part, souvent, chez soi, mais ça peut faire le sujet d'un autre texte).

C'est quand même une chance de constater que tous les changements apportés à sa personne pour l'organiser mieux, la rendre plus solide, moins bornée, ces changements que l'on apporte sans trop de plaisir, en souffrant même, se déplaceront avec soi dans un road trip et passeront les aussi douanes. Et que si l'on ne se réveille pas complètement perdus dans une ville complètement étrangère, c'est parce qu'on se réveilla d'abord avec soi.

Je constate qu'on traîne le philosophe en soi partout, également.

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