Qu'il est déconcertant, en amitié féminine, de se heurter à une incompatibilité irréversible à propos d'une passion naissante pour l'une, qui lui promet de si grandes réjouissances, alors qu'elle ennuie l'autre à mourir! Combien d'amitiés ont résisté à la formation d'un tel cratère? Laquelle des deux a dû enjamber la fissure pour rejoindre l'autre? Doit-on se soumettre à la loi du silence sélectif? Parler de tout sauf de ça?
Après avoir tout partagé, après avoir débattu dans le même sens sur autant de sujets hyper précis, se rendre compte que l'une vénère tel projet social, tel lieu à fréquenter ou pire, tel ou tel artiste, alors que l'autre en a le dédain, jette un froid sur l'unité bienfaisante et la fend sauvagement en deux, laissant les âmes démembrées et claudicantes, dans une mare de reconsidérations personnelles.
Ici, on parle de l'amitié pure, de l'acceptation inconditionnelle entre deux personnes sans lien génétique - donc l'amour pas obligé - qui se développe ailleurs que dans l'attirance physique - ce qui limite les tactiques de réconciliation - et dont les paramètres ne sont pas internationalement (du moins, en occident) définis. L'amour le plus difficile à comprendre, donc. On ne franchit pas avec l'autre l'étape du déménagement, on ne lui passe pas la bague au doigt, on n'accueille pas ensemble la progéniture, il se peut qu'on lui apprenne l'existence d'un frère après 10 ans! et, quand on y pense, on ne ressent aucune pression, ni sociale ni personnelle, qui encouragerait les deux parties à investir dans la relation. Pas d'enveloppe à la performance non plus. Pourtant, c'est une évidence; l'amitié est le plus frivole des amours, le plus libre et le plus orgueilleux, mais celui qui enrobe le coeur d'une protection excédentaire, qui donne le courage de risquer plus, et ne menace jamais de quitter, puisqu'il n'est jamais complètement présent.
Après avoir tout partagé, après avoir débattu dans le même sens sur autant de sujets hyper précis, se rendre compte que l'une vénère tel projet social, tel lieu à fréquenter ou pire, tel ou tel artiste, alors que l'autre en a le dédain, jette un froid sur l'unité bienfaisante et la fend sauvagement en deux, laissant les âmes démembrées et claudicantes, dans une mare de reconsidérations personnelles.
Ici, on parle de l'amitié pure, de l'acceptation inconditionnelle entre deux personnes sans lien génétique - donc l'amour pas obligé - qui se développe ailleurs que dans l'attirance physique - ce qui limite les tactiques de réconciliation - et dont les paramètres ne sont pas internationalement (du moins, en occident) définis. L'amour le plus difficile à comprendre, donc. On ne franchit pas avec l'autre l'étape du déménagement, on ne lui passe pas la bague au doigt, on n'accueille pas ensemble la progéniture, il se peut qu'on lui apprenne l'existence d'un frère après 10 ans! et, quand on y pense, on ne ressent aucune pression, ni sociale ni personnelle, qui encouragerait les deux parties à investir dans la relation. Pas d'enveloppe à la performance non plus. Pourtant, c'est une évidence; l'amitié est le plus frivole des amours, le plus libre et le plus orgueilleux, mais celui qui enrobe le coeur d'une protection excédentaire, qui donne le courage de risquer plus, et ne menace jamais de quitter, puisqu'il n'est jamais complètement présent.
Ce n'est pas pour rien que les écrivains, si troublés par leur propre personne, ressentent le besoin de publier des heures de correspondance amicale. En amour, on ne peut parler ensemble d'autre chose que de l'amour partagé. En famille, on parle du passé et des souvenirs collectifs. Ce n'est qu'en amitié qu'on puisse véritablement parler de soi. Pas étonnant qu'après un contact amical, l'amoureux et la famille se sentent laissés pour compte, abandonnés. Ils le sont, en réalité.
En échange, combien de passions ont été transmises en amitié parce que l'une n'a pu s'empêcher, en raison de la proximité, de s'étirer le cou et de regarder par-dessus l'épaule de l'autre, angoissée d'y découvrir un filon qui risquerait de convenir aux deux et qui, s'il n'est pas récupéré à temps, menace de devenir l'affaire d'une seule, l'éloignant ainsi de l'autre?
Oui, bien sûr, c'est déconcertant. Il faut être bien mature, d'une maturité remarquable, pour réussir à partager quoi que ce soit avec une amie qui nous ressemble. Toutes n'ont pas la chance de tomber, à la maternelle, sur l'incarnation même de son contraire, qui, par une nécessité quelconque, deviendra sa meilleure amie (proximité des résidences, covoiturage des parents, même gardienne, allergie commune aux arachides, dyslexie, etc. Même l'ordre alphabétique dans une classe peut imposer des guerres et des alliances.); toutes les raisons sont valables pour pousser les adultes à associer des enfants entre eux, dans un but purement pratique, à l'âge où ils s'accommodent à rien. Si une telle union perdure, quelle chance! On peut survivre à bien des divergences d'opinions en prétextant une amitié qui dure depuis toujours.
Choisir une amie sur le tard (avant l'âge d'or, tout de même. À cet âge, c'est un tout autre fonctionnement) en se basant sur ses valeurs et intérêts est une source intarissable de conflits, le plus souvent intérieurs puisque tabous. Encore, l'orgueil est en jeu, puisque l'amie devient notre point de comparaison et malgré ce qu'on peut penser, la véritable personne à impressionner. C'est avec la sagesse et le temps qu'on devient tranquille en amitié, quand les deux vies se remplissent de vérité.
Dans le cas inverse, quand l'une des deux vies prend le champ et se remplit de mensonges - l'amie devient sectaire, par exemple, ou ''s'Harperise'' - c'est la rupture obligatoire et vite.
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