À l'époque où les soeurs Williams dominaient radicalement le monde du tennis professionnel, on avait développé une légère aversion pour elles, aversion qui s'était tranquillement transformée en frustration, puis on avait fini par crier à l'injustice à chacune de leur victoire. On pleurnichait en assistant à la déconfiture de la frêle Justine Henin-Ardenne, si sympathique et si fraîchement mariée, qui méritait pourtant tellement de gagner. Si on avait pu voter, on l'aurait couronnée sans même jeter un oeil aux statistiques.
Ce n'est pas d'hier que l'on boude les meilleurs, dans le milieu du sport comme dans celui des affaires. Et que dire du milieu artistique.
Pas d'hier, donc, que TVA déclenche les émois.
Les résultats du Gala Artis parlent d'eux-mêmes: TVA rafle 12 trophées sur 15. Et hop, on crie à l'injustice et on remet en doute la procédure de votation. On prétend que le choix de Tim Hortons comme lieu de distribution des bulletins de vote orienterait les résultats en faveur de TVA (on sait tous que c'est lieu où est né le fan club de Gino Chouinard). J'aimerais voir un gala dont les bulletins de vote auraient été distribués au cinéma Excentris, dans tous les cafés snobs et obscurs de la province, dans les clubs de bridge, dans l'entourage privilégié de Stéphan Bureau et dans toutes les librairies indépendantes où l'on sert du thé et on ça sent le papier jauni. Il y a un temps pour s'instruire, un temps pour pousser les réflexions, et il y a, par opposition, les dimanches soirs prime time.
Je souris toujours en constatant la frustration des journalistes devant la domination de TVA lors d'une remise de prix qu'ils s'amusent à dénigrer depuis 25 ans sous prétexte que le processus de sélection ne soit pas assez noble pour qu'on s'attarde à ses lauréats. Il faudrait se brancher. Je sais, ils ont bien des lignes agates à remplir, les pauvres.
Tant qu'à moi, Guylaine Tremblay aurait pu repartir avec les 15 trophées, dont celui de meilleure lectrice de nouvelles, que je n'aurais pas bronché. Que les bulletins de vote aient été remplis en entier par un héritier millionnaire caféïnomane fanatique de Nos étés, et alors? La réalité veut que, contrairement à la Soirée des prix Jutra, pendant laquelle les malaises fusaient et où le maniérisme jurait avec les textes dérisoires, laissant les téléspectateurs plus que perplexes et soulignant à gros trait la présence ridicule de Susan Sarandon parmi les nommés, le Gala Artis de dimanche dernier était d'une qualité et d'un divertissant rarement égalés ces dernières années, un gala imparfait et agréable, au sein duquel l'harmonie régnait et était palpable depuis la maison, quoi qu'on dise au sujet des chicanes familiales dans le milieu artistique. Un gala totalement à sa place, sans erreur de ton, dirigé avec respect et considération vers le public, aussi grand soit-il.
On a beau dire, c'est un art de recevoir. Il faut savoir s'oublier et tenter de faire plaisir au plus grand nombre, ce qui n'est pas un talent donné à tous les réseaux. On peut reprocher à TVA de vouloir faire de l'argent (on a tous un problème avec l'ambition, et on tente de camoufler ça en remettant en question une méthode de votation), mais on ne peut lui reprocher de ne pas savoir recevoir, peu importe qui est assis dans la salle. Une leçon dont je me souvendrai.
Ce n'est pas d'hier que l'on boude les meilleurs, dans le milieu du sport comme dans celui des affaires. Et que dire du milieu artistique.
Pas d'hier, donc, que TVA déclenche les émois.
Les résultats du Gala Artis parlent d'eux-mêmes: TVA rafle 12 trophées sur 15. Et hop, on crie à l'injustice et on remet en doute la procédure de votation. On prétend que le choix de Tim Hortons comme lieu de distribution des bulletins de vote orienterait les résultats en faveur de TVA (on sait tous que c'est lieu où est né le fan club de Gino Chouinard). J'aimerais voir un gala dont les bulletins de vote auraient été distribués au cinéma Excentris, dans tous les cafés snobs et obscurs de la province, dans les clubs de bridge, dans l'entourage privilégié de Stéphan Bureau et dans toutes les librairies indépendantes où l'on sert du thé et on ça sent le papier jauni. Il y a un temps pour s'instruire, un temps pour pousser les réflexions, et il y a, par opposition, les dimanches soirs prime time.
Je souris toujours en constatant la frustration des journalistes devant la domination de TVA lors d'une remise de prix qu'ils s'amusent à dénigrer depuis 25 ans sous prétexte que le processus de sélection ne soit pas assez noble pour qu'on s'attarde à ses lauréats. Il faudrait se brancher. Je sais, ils ont bien des lignes agates à remplir, les pauvres.
Tant qu'à moi, Guylaine Tremblay aurait pu repartir avec les 15 trophées, dont celui de meilleure lectrice de nouvelles, que je n'aurais pas bronché. Que les bulletins de vote aient été remplis en entier par un héritier millionnaire caféïnomane fanatique de Nos étés, et alors? La réalité veut que, contrairement à la Soirée des prix Jutra, pendant laquelle les malaises fusaient et où le maniérisme jurait avec les textes dérisoires, laissant les téléspectateurs plus que perplexes et soulignant à gros trait la présence ridicule de Susan Sarandon parmi les nommés, le Gala Artis de dimanche dernier était d'une qualité et d'un divertissant rarement égalés ces dernières années, un gala imparfait et agréable, au sein duquel l'harmonie régnait et était palpable depuis la maison, quoi qu'on dise au sujet des chicanes familiales dans le milieu artistique. Un gala totalement à sa place, sans erreur de ton, dirigé avec respect et considération vers le public, aussi grand soit-il.
On a beau dire, c'est un art de recevoir. Il faut savoir s'oublier et tenter de faire plaisir au plus grand nombre, ce qui n'est pas un talent donné à tous les réseaux. On peut reprocher à TVA de vouloir faire de l'argent (on a tous un problème avec l'ambition, et on tente de camoufler ça en remettant en question une méthode de votation), mais on ne peut lui reprocher de ne pas savoir recevoir, peu importe qui est assis dans la salle. Une leçon dont je me souvendrai.
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