17 avril 2009

Mea culpa

On vaut tous une risée. Moi, la première. Pour avoir écorché plusieurs intervenants du monde artistique - certains inoffensifs, d'autres moins - je mérite qu'on me lance quelques pierres. C'est le but, en fait. Celui qui me lance une pierre doit d'abord me regarder une seconde, s'il veut m'atteindre. À moins qu'il utilise un Taser; apparemment, avec ça, il a le droit d'y aller au hasard, sans viser, et de donner le nombre de décharges qu'il veut. Autrement, je pars gagnante, ne serait-ce que pour avoir été vue. C'est la technique de Michèle Richard. Elle non plus n'aime pas s'habiller pour rien.

Il est dans ma nature de rire des autres. Je le fais sans remords aucuns, je dirais même avec allégresse. J'aimerais être drôle sans avoir à faire ça mais il semble qu'on m'ait implanté ce don et pas celui du punch. J'ai beau essayer, je punch toujours un peu tout croche, avec un mot de trop ou je m'embourbe dans une syntaxe qui agonise à l'oral. Souvent, je quitte la pièce en vitesse pour accentuer l'effet de la blague (sous les conseils d'une pro du gag dont je tairai le nom pour utiliser ses trucs en paix), mais en réalité, je quitte honteuse d'avoir sonné un peu faux. Si je ris de quelqu'un, alors là, je tombe dans le mille à chaque fois.

Je tiens ça de ma mère. Et de mes tantes. Et de leurs amies. Et de ma soeur. En fait, je pratique cette activité avec la dernière. J'aime bien justifier ce genre de vice; ça permet de donner des exemples et de faire passer ça pour de la rigueur.

Il paraît que le rire, ou plutôt la cause du rire, fait référence à notre part d'ombre, à nos envies secrètes, à nos blocages. Selon cette théorie, quand je lance gratuitement, comme dans un précédent texte, que JiCi Lauzon semble perdu, (et ça me fait rire, bien sûr), j'exprime peut-être mon désir refoulé de faire du stand-up comique au Festival Juste pour Rire, de donner des conférences ET d'intégrer dans mon show des chansons country qu'on-sait-pas-si-c'est-des-jokes-ou-pas. Finalement, la théorie fonctionne assez bien... À part le visuel; j'aurais définitivement choisi autre chose.


Voyez? Oui, c'est méchant (peut-être même illégal d'utiliser sa photo...? Allez visiter son site pour me déculpabiliser). Mais avouez que ça vaut une risée. Je ne peux m'empêcher de l'imaginer regarder par-dessus l'épaule de son graphiste et dire: ''C'est exactement ça que je veux''.

Tant qu'à y être, voici ce qu'il est advenu du cadre de Garou mis au chemin il y a quelques jours. On ne pourra pas me reprocher de ne pas faire le suivi. Même les éboueurs le contournent.

Bonne journée. Demain, j'irai à la confesse.

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