7 mars 2009

Décompte

Malgré une tendance prononcée à la solitude, je suis habitée par la foi communautaire et je suis porteuse de puissants fantasmes d'union collective.

Je me débrouille plutôt mal au sein d'un groupe d'une dizaine de personnes. En général, j'évite de m'y retrouver puisque que j'ignore l'étiquette à suivre dans de telles circonstances. Ma personnalité est tentée à la fois de se démarquer en jouant du coude, et à la fois de s'identifier au groupe et de se fondre dans l'entité, pour la solidifier.

Au milieu d'une demi-douzaine de personnes, je suis aussi inutile que dans un petit avion en détresse; je tourne en rond en faisant semblant de porter secours. Au fond, je bouillonne d'insatisfaction devant mon incompétence, juste avec de céder au désintérêt complet, par incompréhension des rôles de chacun. Ai-je encore besoin de préciser que les extrêmes me conviennent davantage? Qu'on m'installe à bord d'un train bondé qui déraille et je retrouverai tous mes moyens.

Si je me force un peu, je peux former avec brio la deuxième moitié d'un duo. Je suis à l'écoute de l'autre, j'essaie de souligner ses talents et je provoque des situations où il pourra les faire valoir. Mais c'est soit dans la solitude complète, soit en collectivité extravagante (à condition, bien sûr, que la raison du rassemblement fasse du sens à mes yeux, ce qui est assez rare; une finale à Wimbledon, l'assermentation d'un président touchant, par exemple) que se déploient le mieux mes compétences d'humain.

Là où je veux en venir, c'est qu'en ce jour spécial où, collectivement, nous changeons l'heure, Jean-Marc Parent et moi avons un pincement au cœur.

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