Lorsque la vie se passe, que les heures sont toutes remplies, chargées d'émotions toujours différentes, nous faisant croiser des gens sans arrêt (rencontres pas toujours mémorables, cela dit), il y a bizarrement bien peu à dire. Certaines personnes organisent leur vie de manière à remplir toutes les cases de l'agenda, en prévoyant des moments de pause. Je fonctionne à l'inverse. Je place plutôt des occupations stratégiquement pour ponctuer mes moments de pause. Quand la vie me donne trop de contenu, mon cerveau arrête d'analyser, incapable de lier toutes les informations entre elles, de les digérer et d'en extirper une conclusion, une hypothèse ou une simple métaphore de surface inspirée du milieu artistique populaire québécois (ma sortie de secours, quasi infaillible).
Je suis faite pour avoir de petites journées et d'en faire un plat énorme, pas pour courir d'un lieu à l'autre, d'une discussion à l'autre, d'une activité à l'autre, et ne jamais me rappeler de qui disait quoi et de ce que je pensais de qui. Si j'eusse été cette deuxième personne, je n'aurais jamais remarqué que mes journées remplies sont souvent bien vides en bout de ligne. C'est intéressant, mais n'est-ce pas là une réflexion qui sied à une fille qui n'a pas de talent pour l'action?
Une bonne anecdote par jour, c'est amplement suffisant. Je peux faire un bon bout de chemin là-dessus. Tant mieux si elle arrive tôt le matin; j'ai tout le reste de la journée pour la regarder.
Aujourd'hui, par exemple, trop d'images à stocker. Beaucoup trop de lieux, beaucoup trop de monde (première journée du printemps oblige, tous mes anciens collègues d'université se sont passé le mot pour me croiser sur la rue). Mon cerveau surchauffait déjà à midi. Ce n'est pas de la paresse, c'est une abondance qui ne m'intéresse pas (la seule, d'ailleurs, prière de la respecter). Pour une structure cérébrale comme la mienne, un aller en autobus et déjà, mon quota d'informations à assimiler est atteint. Le reste est superflu. J'ai déjà assez de matière à exploiter. Je sature tellement vite que parfois, lorsque la journée passe et que les événements s'enchaînent trop parfaitement, j'ai l'impression de perdre mon temps.
À ce rythme-là, j'arrive toujours un peu en retard à la ligue d'arrivée (mettons que les coureurs ont déjà pris leur douche et ont eu le temps de se mettre chic pour la remise des prix). Mais je revendique le droit de penser que j'ai peut-être eu un peu plus de fun.
En tout cas, j'ai sué autant.
Je suis faite pour avoir de petites journées et d'en faire un plat énorme, pas pour courir d'un lieu à l'autre, d'une discussion à l'autre, d'une activité à l'autre, et ne jamais me rappeler de qui disait quoi et de ce que je pensais de qui. Si j'eusse été cette deuxième personne, je n'aurais jamais remarqué que mes journées remplies sont souvent bien vides en bout de ligne. C'est intéressant, mais n'est-ce pas là une réflexion qui sied à une fille qui n'a pas de talent pour l'action?
Une bonne anecdote par jour, c'est amplement suffisant. Je peux faire un bon bout de chemin là-dessus. Tant mieux si elle arrive tôt le matin; j'ai tout le reste de la journée pour la regarder.
Aujourd'hui, par exemple, trop d'images à stocker. Beaucoup trop de lieux, beaucoup trop de monde (première journée du printemps oblige, tous mes anciens collègues d'université se sont passé le mot pour me croiser sur la rue). Mon cerveau surchauffait déjà à midi. Ce n'est pas de la paresse, c'est une abondance qui ne m'intéresse pas (la seule, d'ailleurs, prière de la respecter). Pour une structure cérébrale comme la mienne, un aller en autobus et déjà, mon quota d'informations à assimiler est atteint. Le reste est superflu. J'ai déjà assez de matière à exploiter. Je sature tellement vite que parfois, lorsque la journée passe et que les événements s'enchaînent trop parfaitement, j'ai l'impression de perdre mon temps.
À ce rythme-là, j'arrive toujours un peu en retard à la ligue d'arrivée (mettons que les coureurs ont déjà pris leur douche et ont eu le temps de se mettre chic pour la remise des prix). Mais je revendique le droit de penser que j'ai peut-être eu un peu plus de fun.
En tout cas, j'ai sué autant.
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