16 mars 2009

Donnée aberrante

Sommes-nous en santé? Apparemment, oui. Dans les sondages à cet effet, les Québécois se portent bien, au-dessus de la moyenne, à part en ce qui a trait au cancer. Celui du poumon chez les femmes, honteusement, continue d'augmenter.

Non, je n'ai pas suivi une formation médicale entre hier et ce matin; c'est la tv qui m'apprend de belles choses, dans ce cas-ci à l'émission Sommes-nous... de Télé-Québec.)

J'ai souri en entendant que nous obtenions de bons résultats généraux, mais que nous coulions en cancer. C'est comme courir le marathon, être le meneur pendant toute la course, loin devant les autres, et s'affaisser à deux pas du fil d'arrivée. Ça ne rapporte pas de médaille. Ça ne donne rien non plus d'avoir 100% en F.P.S. au secondaire. C'est comme si, malgré tous ses efforts et les gestes concrets qu'il pose pour l'environnement, David Suzuki conduisait un Hummer.

Je me demande comment je réagirais si on m'annonçait que j'ai un bon dossier médical, mais que j'ai le cancer. Super. Je n'ai pas attrapé un rhume, ni le choléra.

Le cancer est une maladie qui se développe, entre autres, suite à l'accumulation de comportements et d'habitudes de vie néfastes (qu'on m'apprend encore à la télé). Donc, si je comprends bien et si on arrête de me niaiser, les Québécois sommes généralement en forme, c'est-à-dire que nous sommes capables de travailler comme des fous, mais échouons lamentablement là où l'on nous demande de faire de bons choix de vie généraux, sur une longue période de temps. Vraiment, de quoi être fiers.

Ce qu'on nous explique, c'est que le Québécois est un grand stressé, un grand hostile et un grand dépourvu d'estime de soi. Trois traits de caractère qui attirent le cancer. On passe assez rapidement sur les détails. Évidemment. À voir l'étendue du problème, je comprends mieux pourquoi on nous vante les bienfaits du thé vert, pourquoi on nous bourre d'antioxydants et on nous dédouble Jici Lauzon dans une campagne anti-tabac. On met le paquet pour faire diminuer le taux de cancer là où les ouvertures sont à notre portée.

Je me demande quel serait l'impact d'une campagne publicitaire contre l'hostilité au Québec. Qui serait le porte-parole? Je garde mon idée, on ne sait jamais, c'est payant la pub.

J'ai déjà essayé de changer la personnalité de quelqu'un et je me suis fait claquer la porte au nez, me retrouvant à devoir faire du travail sur moi, m'excuser, etc. Bien du trouble. Je ne m'essaierais pas sur un peuple. Je lui ferais plutôt boire du thé.

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