Par une drôle d'association aux origines vraiment nébuleuses, j'ai cru toute mon enfance que L'Homme qui plantait des arbres, c'était Félix Leclerc. Pour moi, le monsieur aux cheveux blancs avec une canne passait ses journées à planter des arbres à l'Île D'Orléans, là où il avait ramassé un p'tit bonheur en pleurs. Même histoire. L'Homme qui plantait des arbres est, dans mon esprit, mort en 1988. J'avais 6 ans.
Avec le temps, je me rends compte que je n'ai aucune idée de qui est L'Homme qui plantait des arbres.
J'imagine qu'il n'y a pas matière à complexe; un certain nouveau Ministre du Patrimoine canadien n'a, à l'heure actuelle, aucune idée de qui est Robert Lepage.
À longueur de journée, les gens qui m'entourent et moi essayons d'évoluer, de faire profiter les autres du meilleur de nous-mêmes, donc de trouver la position qui nous avantage le plus, qui nous sert le mieux. Nous ne sommes pas des héros, juste des êtres qui tentons d'être lucides face à nous-mêmes.
Monsieur le Ministre du Patrimoine canadien, ce soir, ira au lit avec en tête une panoplie de connaissances diverses acquises avec les années. Mais, il ne sait pas qui est Céline Galipeau. Remarquez qu'ici, on ne lui demande pas de connaître Josée Bournival ou de savoir qui est à l'animation de Salut, Bonjour! Weekend (personne ne le sait).
Ce genre de situation m'embête au plus haut point. En premier lieu, j'éprouve de la pitié. Pour sa famille. Ensuite, je me sens flouée. Flouée d'avoir dû, enfant, apprendre par coeur des exceptions grammaticales, des régions administratives et leur numéro, des noms bizarres de femelles du règne animal, sous prétexte que mes connaissances générales augmenteraient mes chances d'exercer le métier de mes rêves. Faux. D'abord, faire des mots croisés n'est pas un métier. Ensuite, monsieur le ministre (tiens, il a perdu ses majuscules) a gravi les échelons sans même se donner la peine de connaître le monde connu dans son pays, se pointe quand même en premier au fil d'arrivée, et repart Gros-Jean comme devant avec une partie du pouvoir.
Le lièvre (la hase) et la tortue, version sans tortue.
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