Si je n'étais pas une artiste - si je ne l'admettais pas le plus souvent possible pour l'ancrer comme il faut dans la tête des gens, parce que, admettons-le, être artiste est une condition qui ne vient pas nécessairement avec un diplôme, et donc pas nécessairement avec un salaire, ce qui permet à n'importe qui de se définir comme tel et ainsi justifier certains traits de caractère répréhensibles et honteux- je serais menteuse.
Mais menteuse à enfermer, j'entends. Si je m'imagine exerçant un travail concret, hygiéniste dentaire par exemple, bloquant autour de moi tout canal (jeu de mot de dentiste) permettant à l'artiste en moi de s'exprimer et si je m'imagine n'ayant développé aucun hobby créatif pour m'émanciper, comme le scrapbooking par exemple, je peux voir d'ici la dramatique tournure que prendraient les événements. Des patients floués par leur hygiéniste qui, profitant de leur condition de patients, entubés et la mâchoire à demi gelée, raconte des faussetés au sujet de patients imaginaires ou d'anciens collègues au passé douteux. J'irais peut-être même jusqu'à imprimer de fausses photos de patients et les coller sur le mur pour m'inspirer des faux souvenirs de carrière.
L'invention, donc, dans un but autre que le divertissement, quand les signes qui normalement annoncent une ''représentation'' ne sont pas présents - une lampe de dentiste ne donnera jamais l'illusion d'un éclairage de scène - est à proscrire. Apparemment, il y a une différence éthique entre raconter une mésaventure vécue en se rendant à un rendez-vous et inventer une mésaventure tout à fait plausible qui serait survenue en chemin, même si le divertissement en bout de ligne est identique. Pourtant.
Le monde ne sera pas moins équilibré si le nombre de mésaventures inventées dépasse celui des mésaventures vécues.
Mais menteuse à enfermer, j'entends. Si je m'imagine exerçant un travail concret, hygiéniste dentaire par exemple, bloquant autour de moi tout canal (jeu de mot de dentiste) permettant à l'artiste en moi de s'exprimer et si je m'imagine n'ayant développé aucun hobby créatif pour m'émanciper, comme le scrapbooking par exemple, je peux voir d'ici la dramatique tournure que prendraient les événements. Des patients floués par leur hygiéniste qui, profitant de leur condition de patients, entubés et la mâchoire à demi gelée, raconte des faussetés au sujet de patients imaginaires ou d'anciens collègues au passé douteux. J'irais peut-être même jusqu'à imprimer de fausses photos de patients et les coller sur le mur pour m'inspirer des faux souvenirs de carrière.
L'invention, donc, dans un but autre que le divertissement, quand les signes qui normalement annoncent une ''représentation'' ne sont pas présents - une lampe de dentiste ne donnera jamais l'illusion d'un éclairage de scène - est à proscrire. Apparemment, il y a une différence éthique entre raconter une mésaventure vécue en se rendant à un rendez-vous et inventer une mésaventure tout à fait plausible qui serait survenue en chemin, même si le divertissement en bout de ligne est identique. Pourtant.
Le monde ne sera pas moins équilibré si le nombre de mésaventures inventées dépasse celui des mésaventures vécues.
Les gens de mon entourage savent que je préfère mentir plutôt que de raconter une anecdote ennuyante. Pour leur plaisir personnel, toujours. Quel mal y a-t-il à s'approprier une histoire, si son propriétaire ne l'utilise pas comme du monde? Michel Barrette ne peut pas sérieusement avoir vécu tout ça. Voyons donc.
Commentaires à emmahblogue@live.ca
Aucun commentaire:
Publier un commentaire
Commettez-vous ici