Les gens qui n'ont pas l'esprit compétitif me mettent hors de moi. Vraiment, je n'ai pas envie de les laisser tranquille; je les plains et je veux qu'ils le sachent.
En temps normal, je respecte et admire toute personne qui fait preuve de sagesse, de compassion, de maturité. Mais celui qui perd sans sourciller, celui qui joue véritablement, essentiellement pour le plaisir de participer et qui tape sans arrière-pensée sur l'épaule de l'équipe adverse, si seulement il s'en tenait à ne pas m'intéresser, je pourrais vaquer à autre chose, mais non, il m'insulte trop. De surcroît, il s'entête à courir les compétitions, alors que son comportement nous assure qu'il s'en fout.
Un peu de tonus. Perdre, depuis la Bible, est douloureux. Perdre, c'est être le moins bon. Ça ne sonne pas une cloche aux oreilles de l'amour propre?
Je ne suis pas, c'est vrai, la meilleure personne pour juger. Mon esprit de compétition ultra développé a déjà causé la prolifération d'une tonne de compétences inutiles et à première vue, sans intérêt. L'intérêt suprême étant de récolter une victoire, même les sacrifices de pertinence ou de réputation sont valables. J'aime donc prendre pour acquis que lorsqu'une victoire est en jeu, les participants la désirent jusqu'à vouloir y laisser leur chemise. Il y a toujours moyen, n'est-ce pas, de rester sur le bord de l'action si la fougue n'y est pas, ou même chez soi, à ne jouer avec l'honneur de personne, à apprécier la vie de famille, se contenter des défis que le quotidien pose sur son chemin, sans forcer l'excitation.
Si la compétition ne vous dit rien, pourquoi venir parader au milieu de l'arène? Vous pourriez croiser un taureau.
Pour moi, l'expression ''match de hockey amical'' ne fait aucun sens. Ne m'y invitez pas. Souper amical, oui. Match amical, non. Un homme de 60 ans accompagné de son fils de 6 ans issu d'un deuxième mariage, essayant de rattraper les années perdues avec ses autres enfants en passant du temps de qualité avec le petit dernier, viendra à coup sûr rappeler à un autre joueur sur le ton de reproche du baby-boomer, en épongeant la lèvre inférieure de sa progéniture en larmes, que ce match était amical. Il n'y a rien d'amical dans ''lames, rondelles, bâtons d'aluminium'', rien d'intergénérationnel, surtout. Je ne peux pas supporter lorsqu'une expression fait de l'ombre à la réalité.
Pour moi, même un match de billes ne peut pas être amical, et je n'y emmènerais mon fils qu'à condition qu'il me prouve hors de tout doute qu'il en a saisi tous les enjeux. Ou bien il joue pour l'autre équipe, ce qui m'avantagerait.
J'ai parlé d'esprit compétitif, pas sportif. Je ne l'ai pas, le deuxième.
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