Comme si je n'avais pas déjà assez d'imprécisions de caractère, je viens de réaliser que, malgré ma tendance à tout tourner en dérision, je n'aime pas le fun. Mes activités quotidiennes excluent tout ce qui amuse le commun des mortels (exceptions faites de l'émission Wipeout à TQS et des autos tamponneuses, une fois par année, qui me font rire aux larmes jusqu'à avoir honte après, la même honte que lorsque j'admets avoir aimé le film Un homme et son péché).
C'est là où il faut être vigilant. Le snobisme a ses avantages mais souvent, il empêche le fun et prive le snob d'une bonne dose d'endorphines faciles, qui le rendrait plus heureux et plus en forme pour assumer ses fonctions de snob le reste de la journée. Je ne veux pas dire qu'il faille se forcer pour s'entourer de clowns ou commencer à aller voir des spectacles de prestidigitateurs/imitateurs. Quand même pas.
Mais réintégrer graduellement les blagues de base serait un bon début. Par blagues de base, j'entends les classiques comme le seau d'eau au-dessus de la porte, le billet de 20$ au bout du fil, ''votre frigidaire marche-tu?'' et, pour les plus patients et débrouillards, le lit porte-feuille. Tenter un jeu de mot ici et là, faire marcher quelqu'un. Ça c'est le fun, faire marcher quelqu'un.
Mais surtout, éviter toute démarche intellectuelle ou toute précision de snob qui tuerait la blague dans l'oeuf. Faire croire à quelqu'un, par exemple, qu'on a croisé Jean-François Harrisson au parc pour enfants, c'est drôle. Ok, mon erreur, ce n'est pas drôle. Faire croire qu'on a croisé, mettons, n'importe qui sauf lui, n'importe où sauf au parc pour enfants, c'est drôle. Si l'on ajoute ''en revenant du Musée National d'Art Moderne'', la blague est à l'eau. Pas de buzz d'endorphines pour personne.
En fait, la véritable clé, c'est d'arriver à se faire rire soi-même. Certains membres de ma famille ont osé - s'attirant ainsi mon admiration à vie - réintégrer l'entartage libre, sans sous-texte politique. Moi, ce sont définitivement les blagues de cyberpédophiles qui me font rire. Chacun son style.
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