18 mars 2009

Wrap party

Je ne pourrais pas être actrice parce que je ne saurais pas gérer les fins de tournage. Aussi parce qu'incarner quelqu'un d'autre m'ennuierait à mourir, à moins qu'il s'agisse d'une icône dramatique comme Madonna ou Renée Martel, mais là, ce sont des complications au niveau de la crédibilité que nous aurions. N'insistez pas, je n'ai aucune technique et aucun intérêt; je voulais parler des fins de tournage.

À bien y penser, je personnifie avec brio la femme blessée qui quitte une pièce après avoir été mise au courant d'une trahison. Je suis certaine que Lise Dion la fait, celle-là, mieux que moi, pour se payer la tête de son entourage. La fausse vexée, ça marche à tout coup.

Parlant de Lise Dion (ou était-ce plutôt Ginette Reno?), je me demande si la fin du tournage de Laura Cadieux...la suite s'est bien déroulée, sur le bateau de croisìère. Si je me fie au casting, il devait y avoir beaucoup d'émotion, et surtout un gros décalage de frénésie entre la dernière scène de Sonia Vachon et celle de Sophie Lorain. D'ailleurs, si ma mémoire est bonne, le rôle de cette dernière, fille de la réalisatrice, était totalement inutile à l'intrigue; ça sentait fort la croisière familiale sur le bras de la production. Ah! Qu'il est savoureux de partir des rumeurs sur des événements de 1999.

D'ailleurs, cette année-là, Rita Lafontaine a gagné le Métrostar de la personnalité de l'année. La rumeur veut qu'elle ait acheté, l'année précédente, des dizaines et des dizaines de franchises Métro avec son cachet du Retour.

Bon. Ce que je sais, c'est que je crains tellement les finales en tant que public, que l'on soit au cinéma ou à la télévision, que cela minerait mon comportement sur le plateau. La finale de Scoop était impardonnable, celle d'Omertà, incompréhensible, celle de Minuit, le soir, maladroitement morbide. Tout ça, dans le temps où les budgets permettaient aux créateurs de prévoir la fin d'une série sans risquer de se faire retirer des ondes avant (à ce sujet, sortez Providence pendant que le prétexte de la crise marche encore. C'était bon, jusqu'à ce qu'on plaide la folie à tout instant pour pallier aux incohérences du scénario.)

Souvenez-vous des perruques blanches de Six Feet Under. Les finales mettent tout le monde dans un état de surexcitation, comme si l'on s'apprêtait à changer le cours de l'histoire, ce qui fait prendre de douteuses décisions artistiques.

Je supporterais mal de tourner une finale parce que je serais inconsolable après la dernière scène - que l'expérience ait été agréable ou non - et je laisserais à ces collègues temporaires l'impression que, tout ce temps, j'étais véritablement en fusion avec mon personnage (j'imagine que dans le milieu, c'est honteux) et qu'en dehors du tournage, je n'avais plus de vie...
La vérité, je l'ai déjà dit, c'est que malgré mon cynisme, j'ai de grandes aspirations collectives, surtout en ce qui concerne la création, et lorsque je m'en approche, je deviens mélancolique.

Que j'aurais aimé être sur ce bateau de croisière avec Pierrette Robitaille et Michel Dumont.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire

Commettez-vous ici