20 mars 2009

Orientations

Je ne peux pas dire où je serai dans dix ans, mais je sais que je ne participerai jamais aux Jeux Olympiques. C'est un triste constat, je sais. Il aurait fallu y penser avant. Pas grave, regardez-moi bien transposer ce regret sur mes enfants.

Il reste que c'est un peu ce que je leur souhaite (si j'en ai). Avoir une passion qui les garde occupés, pour que la vie leur passe sous le nez sans trop qu'ils la voient. Si ça mène aux Jeux Olympiques, tant mieux, puisqu'ils auront, en plus d'une passion, des commanditaires.

À la limite, je me fous de savoir si cette passion servira aux autres ou pas, tant qu'elle ne nuit pas à la majorité (tester des explosifs, par exemple).

Selon moi, la passion par excellence, c'est la musique. D'abord, c'est un don. Par définition, ceux qui ne le possèdent pas ignorent qu'une partie du travail a été fait avant la naissance, donc te félicitent et t'idolâtrent pour un acharnement somme toute modéré. Aussi, la musique traduit et libère les troubles d'intériorité, ce qui sauve des frais en thérapie. Le comble, l'exercice de cette passion nécessitant un travail sur l'image, il vient rarement sans un style vestimentaire recherché.

D'autres naîtront avec un odorat ultra développé et un don certain pour la cuisine, mais, à part quelques privilégiés, ne seront jamais appelés à performer en public ou à donner des entrevues. Ils récolteront des félicitations de plus petite envergure, avec un climax dans le temps des fêtes, et ne performeront jamais mieux s'ils ont meilleure allure.

Les pauvres dont la passion est la peinture ne s'exposent malheureusement qu'à de très rares et spéculatifs compliments. En plus d'être constamment tachés.

Vraiment, j'aimerais que mes enfants développent- je pousserai, croyez-moi - une passion pour la musique.

Toute autre discipline qui justifiera une entrevue avec la Barbara Walters du prochain demi-siècle fera aussi l'affaire de maman.

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